Dimanche 24 Août : Après des routes linéaires interminables, nous arrivons face à un bloc montagneux. C’est l’entrée Est du parc de Yosemite. Ca nous change. Une belle route en lacets et nous retrouvons des paysages typiques de montagne. Nous traversons le parc d’est en ouest par cette superbe Tioga Road, fermée aux véhicules une bonne partie de l’année. La neige envahit le parc d’octobre à mars/avril. Cette période doit être un vrai bonheur pour tous les ours et autres animaux de se retrouver seuls, sans les randonneurs. Parce que ce parc semble vraiment être le paradis des randonneurs. Des centaines de kilomètres de pistes balisées. Pour nous, c’est plutôt différent, ce sont plutôt des centaines de voitures en procession sur cette route qui serpente. Tout ce petit monde reste très cool. Dès qu’une place de refuge est libre, une voiture s’arrête pour immortaliser le paysage avec Madame au premier plan, on inverse à l’arrêt suivant !
Sur mes photos, vous voyez bien que je fais un exploit : il n’y a pas d’être humain dans l’objectif. J’aime pas ça, je trouve que ça gâche. Surtout quand on regarde la photo quelques années après ! Le paysage, lui, a le mérite de s’user moins vite. Ca demande parfois de belles contorsions au bord d’un précipice. J’ai vraiment pas la vie facile.
On plonge finalement dans la vallée de Yosemite. Superbement creusée par la rivière Merced. Un véritable petit paradis de tranquillité sur terre. C’est d’ailleurs pour ça que pendant près de 4000 ans, des indiens Miwoks y auront coulé des jours heureux. Plein de bonnes bestioles à manger, de l’eau bien naturelle coulant des glaciers, une terre fertile pour y faire pousser quelques légumes. Devait arriver ce qui arriva, des trappeurs chercheurs d’or et de fourrures arrivent, trouvent le coin sympa, font venir leurs familles, qui trouvent le coin sympa et qui commencent à faire venir des potes en vacances et à construire des hôtels. Ces pauvres Miwoks tentent bien une petite révolte qui se traduit par une extradition avec perte et fracas quelque part dans un désert aride du Nevada ou de l’Arizona. Heureusement qu’un pionnier écossais, un peu moins idiot que les autres aura la bonne idée de se battre pour faire reconnaître l’endroit comme parc national dès 1864, évitant que la vallée ne se transforme en un énorme site industriel. Sans quoi, on ne serait jamais venu là pour admirer les trois merveilles locales. La première, vous ne la verrez pas. C’est une cascade de 400 m qui se jette à la verticale dans la rivière Merced. Sauf que l’été, elle est à sec ! Même pas le moindre petit filet d’eau à vous montrer.
Par contre, ce que vous voyez au dessus s’appelle le Half Dome. C’est un sommet granitique qui culmine la vallée à l’Est, aux alentours de 1500 m mais dont le sommet s’atteint difficilement car la pente est à 30% et il faut s’accrocher à un cable pour monter et récupérer sa photo et son diplôme. On a préféré ne pas risquer l’entorse.
La troisième vedette de la vallée c’est ce piton abrupt qui porte le joli nom d’El Capitan. C’est le préféré des alpinistes. Une des ascensions les plus compliquées des Etats-Unis. El Capitan n’a été vaincu pour la première fois qu’en 1958 par une cordée qui mettra 47 jours pour monter les 2307m ! C’est du haut de cette montagne que le premier saut en base jump a eu lieu en 1978. Rien qu’à penser à tout ça, on est crevés ! On regagne notre gite dans la forêt.
By the sacred grove, where the waters flow
We will come and go, in the forest.
In the summer rain, we will meet again
We will learn the code of the ancient ones
In the forest