mardi 15 avril 2008

La natation file un mauvais coton.



Les athlètes s’affûtent pour se qualifier et se rassurer sur l’état d’avancement de leur préparation pour le jour J, les JO de Pékin. Les compétitions se succèdent et les records mondiaux tombent à foison. Pour une fois, on n’évoque pas trop le dopage mais une nouvelle révolution technologique : les combinaisons améliorant la flottabilité et la glisse des nageurs. L’hypothèse est largement corroborée par le fait que la plupart des records battus (18 sur 19 sauf erreur) le sont avec des porteurs de combinaison Speedo ou Tyr munies de ces petites plaques de polyuréthane placées sur le derrière des cuisses. Ce week-end, à Manchester, aux Championnats du Monde Petit Bassin (25m), on a même vu la discipline reine du 100m libre remportée par un jeune américain de 19 ans, Nathan Adrian, quasi inconnu jusqu’à présent au plus haut niveau et pulvérisant son record personnel (46˝67).
La Fédération Internationale (FINA), réunie cette semaine, devait prendre une décision (stop ou encore) sur ces fameuses combinaisons, à la demande d’un des équipementiers majeurs (Arena) qui n’a pas développé cette technologie parce qu’elle ne leur semblait pas en accord avec les règles.
Que pensez-vous qu’il arrivât ? Et bien, à l’image de notre CIO qui a le don de mettre la tête dans le sable pour ne pas penser à la connerie qu’il a fait en attribuant les JO de 2008 aux grands démocrates chinois ; comme la FIFA et l’UEFA réunies qui préfèrent des décisions arbitrales très contestables, faussant les résultats des matchs de foot à l’emploi éclairé de la vidéo qui fait merveille dans le foot américain ou dans notre rugby ; la FINA a donc trouvé que tout allait bien et qu’il fallait continuer à innover. Que les records qui tombent à chaque compétition, c’est bon pour l’image de la natation.
On peut donc maintenant rêver de nouvelles combinaisons englobant la tête et la nuque, avec une légère épine dorsale, comme une nageoire, pour améliorer encore la pénétration dans l’eau. Pour le papillon, on peut aussi rêver d’une combinaison spécialisée avec un palmage bien étudié entre les cuisses et les jambes pour améliorer le mouvement de dauphin.
Moi qui rêvait d’un retour en arrière aux bons vieux maillots de bain, c’est raté.
Au plus fou de mes espérances, je me disais même qu’on allait niveler tous ces écarts technologiques en instituant la nage sans maillot de bain : à poil ! La, d’un seul coup, la natation gagnait en audimat, donc en ressources publicitaires, donc en revenus pour les nageuses et nageurs qui auraient enfin un retour monétaire à la hauteur de leur investissement sportif.
Et bien non, j’ai encore tout faux, il va falloir retourner sur internet pour découvrir les charmes cachés de notre Laure nationale !
Dommage !