samedi 11 septembre 2010

L'indispensable Blaise !

Voilà mon coup de cœur de la rentrée. Je ne vous avais pas parlé du premier album que j’avais adoré mais là franchement, vous ne pouvez pas éviter Blaise Opus 2.

Blaise est un ado tourmenté (pléonasme !) fils de Carole (désolé ma fille) et Jacques (désolé mon beauf). Des bobos de notre époque que je me permets de comparer, dans la démarche, avec Raymonde et Robert Bidochon de nos années 80. Sauf que Blaise remplace Kador, le chien des Bidochon, qui regardait passivement évoluer le quotidien de Raymonde et Robert.
Techniquement, je suis scotché par la fusion entre l’option primaire choisie de la bd et des comics américains : une page/un gag.
L’auteur, Dimitri Planchon, pousse même le vice du suranné en choisissant quasi-systématiquement un format avec 6 vignettes identiques par page. Le retour de Gaston, Boule et Bill, etc….Très loin donc des scénographies actuelles de la bd. Mais là ou c’est très fort et très hors-norme, c’est que ce n’est pas vraiment de la bd dans le sens ou le d comme dessinée ne s’applique pas à Blaise. En effet, ici, rien n’est dessiné !
Dimitri Planchon photographie, colle, compose avec l’ordi…mais il ne dessine pas. Ceci donne à cette bd un graphisme tout a fait exceptionnel. Tout d’abord dérangeant parce qu’on a l’impression que chaque vignette est une copie de la précédente et que la bd va être un exercice de style un peu chiant.
Mais en fait, l’univers de la famille mérite cette « stagnation » de l’image tellement il ne se passe pas grand-chose d’extraordinaire dans cette famille de bobos. Comme dans la plupart de nos familles d’ailleurs. C’est donc plutôt un regard sur la vie extérieure qui est donné par cette famille qui se dévoile sous nos yeux. Ou plutôt sous les yeux de Blaise, puisque le « héro » de la bd, si il est en fait très peu présent dans les planches et pratiquement muet (il dirait bien des trucs mais il n’ose pas), est constamment présent dans l’observation du comportement de ses parents et de son environnement.
C’est bien évidemment très cynique et cruel. Surtout que dans le pays de Blaise, qu’on pourrait dire assez proche du nôtre, les bombes pleuvent régulièrement et les attentats se succèdent au même rythme que les émissions de téléréalité ou les averses à Piriac (private joke !)

Voilà, je ne vous en dit pas plus, il faut que les artistes vivent et il faut donc que vous alliez derechef faire une offrande de 10€ chez votre libraire favori.
Let’s go !