mardi 16 août 2011

Turquie 2010 – Part 10 – Turkish Riviera : Antalya.

Quand on vient de Konya, la côte méditerranéenne, faut la mériter ! Deux cent kilomètres supplémentaires, une goutte d’eau ! Jusqu’à Beysehir, pas de problème, on est toujours sur le plateau anatolien et la route est belle et droite. Sauf qu’en face de nous se dresse une chaine montagneuse et qu’on se dit qu’il va bien falloir l’attaquer un jour si on veut voir la mer ! Et on ne la voit pas tout de suite, la mer ! Certes la route est superbe, avec vue spectaculaire à chaque virage. On passe un col à 2000 m et puis au loin, on la voit…la mer ! Il faut encore compter un bon moment avant d’arriver à Side. Nous sommes motivés à l’idée de nous faire un petit resto en bord de mer ! On passe négligemment devant un superbe théâtre antique mais nous sommes plus excités par l’odeur du poisson frit que par l’attrait des vieilles pierres. Honte à nous !
Un peu de repos et nous reprenons la route pour Antalya, notre point de chute du jour. La route côtière est inintéressante et nous nous posons tous la même question : combien de temps va-t-on mettre pour trouver notre hôtel dans cette zone urbaine d’un million d’habitants. C’est pourtant pas compliqué ! Notre hôtel se trouve dans la vieille ville (Kaleiçi), qui domine le vieux port romain. Le point de départ de notre plan, c’est la tour de l’horloge. Nous mettrons plus d’une heure pour y arriver, quadrillant tous les faubourgs de la ville ! La récompense, c’est l’hôtel, superbe, avec sa piscine réconfortante et sa vue sur le port.
Dans Antalya, nous nous déplacerons à pied, dans la vieille ville ou en tram pour aller jusqu’au Musée.

La vieille ville est une sorte de musée avec toutes ses anciennes maisons de bois parfaitement restaurées. La plupart sont maintenant des hôtels ou des magasins. Au pied de notre hôtel se trouve un hammam. Depuis le temps que je rêve d’essayer. L’occasion est trop belle, le prix très modéré et l’endroit très propre. Je ne regretterai pas ! Une heure de décompression totale se terminant par un massage à l’huile ! Le rêve d’une sardine ! J’en sors tout ragaillardi et prêt à recommencer à la première occasion.


Le Musée d’Antalya est une merveille. Nous y passerons toute la matinée (en plus c’est climatisé !). Un voyage dans le temps nous y attend. L’âge de pierre, du bronze, etc..n’auront plus de secret pour nous. Tous les objets présentés ont bien entendu été trouvés dans les fouilles archéologiques faites aux alentours. Les salles des sculptures et des sarcophages récupérés sur le site de Pergé sont superbes. Les statues s’éclairent en fonction de votre progression dans la salle. C’est lumineux comme idée ! Franchement, il ne faut pas rater ce musée.
Un peu de shoping, l’heure du retour approche et il faut penser aux cadeaux. Une nuit à l’hôtel et nous reprenons la route, direction la presqu’ile de Kas….

mercredi 3 août 2011

Turquie 2010 – Part 9 – Konya l’Etrange

Fini la Cappadoce, direction plein sud vers Antalya. Deux bonnes journées de route avec un stop à mi-chemin à Konya, étrange cité d’une superficie incroyable et galopante, très moderne dans sa banlieue et tellement vieillotte et conservatrice dans son centre ville.

250 kilomètres de route pratiquement rectiligne dans la steppe du plateau anatolien. Les turques ont fait un gros boulot et nous sommes pratiquement sur une autoroute. Pas de problème pour dépasser les camions et autobus qui font le chemin avec nous.


Une découverte sur la route : les caravansérails. En fait, nous parcourons la Route de la Soie qui reliait Istanbul à la Chine et qui fonctionnât jusqu’au 13ème siècle. Les Seldjoukides avaient inventé les aires d’autoroute puisque environ tous les 40 km se trouve un caravansérail. Comme les aires d’autoroute, rien ne ressemble plus à un caravansérail qu’un autre caravansérail. Gros fort carré, porche d’entrée fermé par une lourde porte de bois. A l’intérieur une cour carrée avec au milieu une salle de prière. Sur les pourtours de la cour, des pièces ouvertes, écuries pour les chameaux et chevaux, cuisines et dortoirs pour les voyageurs. Très sobre mais très fonctionnel….pour l’époque !

L’arrivée dans Konya est épique. Nous ne prenons pas du tout la dimension de la ville et après avoir fait quelques kilomètres de route dans la banlieue, nous pensons être proches de notre hôtel situé en plein centre ville et nous commençons à tourner. Bonne idée de Kiki, nous suivons une ligne de tramway, nous disant qu’elle doit bien nous amener au centre ville. Après quelques changements de direction impromptus, nous apercevons le phare que nous cherchions : le dôme en faïence turquoise du Musée Mevlana. On est sauvés.
Le responsable de l’hôtel qui nous reçoit nous met tout de suite au parfum : Konya est la ville la plus islamiste de toute la Turquie, nous sommes en période de ramadan et il nous est conseillé d’abandonner les shorts et les débardeurs. C’est ballot parce qu’il fait au moins 40° !

Notre chambre d’hôtel donne directement sur l’avenue principale ; la Mevlana Caddesi. J’ai le sentiment de me retrouver 20 ans plus tôt, à Oran ! Tout semble vieillot dehors ! Nous partons en visite.

D’abord la mosquée d’Aladin (Alaaddin Camii), la plus grande de Konya, avec ses colonnes de marbre et ses coupoles en céramiques bleues.



Et puis bien entendu, la visite du Musée Mevlana. Le dôme de faïence turquoise est déjà une merveille. Ce musée est un ancien sultanat qui abritait les derviches tourneurs, adeptes de la philosophie mystique de Mevlana. Ceux qui tournent pour se libérer de leur attache terrestre tout en récitant des prières du maître. Maintenant, le musée est un haut lieu de culte religieux musulman. On y trouve de tout dans un décor luxueux de tentures, de marbre, de bois peints, de lustres de cristal. On y trouve aussi bien le tombeau de Mevlana et ceux d’autres sultans, reconnaissables au turban qui les surmonte, que des poils de barbe de Mahomet (analyse ADN non communiquée !), que le tapis de prière de Mevlana, que le plus petit Coran calligraphié du monde, que quelques très belles céramiques et autres reliques.
Par contre, nous partirons très déçus de ne pas avoir vu un spectacle de derviches. Les derviches ne tournent que le samedi ! Tant pis pour nous !
Deuxième déception ; comme c’est le ramadan, pas d’alcool, pas de bière pour le dîner, même pour des européens pas très catholiques comme nous !
Une nuit ici et on repart vite vers le sud et la riviera méditerranéenne !