mercredi 17 mars 2010

Mickey 3d et Benjamin Biolay live : La Superbe Grande Evasion

Deux concerts en une semaine, ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé.
D’abord Mickey 3d à Blois, puis Benjamin Biolay à Joué les Tours.

Cherchez pas un rapport entre les deux artistes, y’en a pas. C’est juste une coïncidence de calendrier qui fait que ces deux mecs que j’aime bien se retrouvent à zoner ensemble dans la Loire Valley.

Aucun rapport musical donc entre les deux, mais néanmoins deux très bons concerts.

Mickey est costaud, pas très grand, sent bon la province stéphanoise et respire foot.
Benjamin est très grand, ramollo, sent l’évadé des salons VIP parisiens enfumés et respire basket NBA.

Mickey écrit concis, imagé, décalé, rigolo, socialo, développement durable,
Benjamin écrit émotion, spleen, romantique, amours déçues.

Mickey parle beaucoup entre les chansons, anecdotise, balance des vannes,
Benjamin remercie, remercie encore et s’excuse de remercier.

Mickey joue rock, guitares, basse et batterie
Benjamin joue nappes de synthés, claviers, guitare hurlante et gémissante.

J’imagine Mickey se foutre gentiment de la tronche du parisien snob qui se la pète.
Je vois bien Benjamin mettre le stéphanois dans le même saladier que les Bénabar et autre Zazie, symboles de la chanson française qu’au moins ça veut dire quelque chose.

Je les imagine très bien n’ayant rien à se dire, deux mondes différents.

Seuls points communs sur scène : une nana multi instrumentiste et choriste et une scie musicale (non, j’ai pas dit que les nanas sont des scies musicales. D’abord, celles-là, de filles, elles ne sont pas québécoises !). Différence quand même ; chez Mickey la scie est traditionnelle plouc, du style Stanley de chez Bricorama. Chez Benjamin, elle est version synthé snob de chez Moog.

Mickey, je l’ai aimé tout de suite, dès les premières écoutes d’ « il faut que je respire » mais c’est resté assez superficiel quand même. Je ne me languis pas dans l’attente de son nouvel album. Mais je jubile quand il commence son concert par Playmobil dédié à notre nain national, qu’il enchaine avec 1988 et ses espérances déçues. On a la mélancolie gaie avec Personne n’est Parfait. Mickey rend heureux et positif.

Alors il parait qu’un jour comme ça, on va mourir,
comme ça, on va partir, ne plus se réveiller,
de notre corps se détacher.
Et on sera tout nu, on aura un peu froid
on se sentira seul, un ange viendra nous réchauffer.
(Personne n’est parfait - Mickey 3D – La Grande Evasion – 2009)

Benjamin, il m’a d’abord profondément ennuyé (je suis gentil) et puis un jour, à la télé, j’ai vu un concert et j’ai accroché. Je me suis dit qu’il y avait un truc qui couvait. Et ça a explosé avec « la superbe ». Cet album est grandiose. Tellement grandiose qu’il aurait pu échapper aux Victoires de la Musique au profit de la dernière purge de Garou ! Lisez les textes, sauf si vous êtes en état pré-dépressif. Plongez vous dans les échanges de mails de Brandt Rhapsodie, dans la lettre à son fils dans Ton Héritage, Gainsbarisez-vous dans Padam, Bashungisez-vous dans La Superbe….

On reste dieu merci à la merci d’un nembutal,
Du plafond décrépi qu’on observe à l’horizontale.
Le soleil est parti la neige tombe sur les dalles
Quelle aventure, quelle aventure !
(La Superbe – Benjamin Biolay – La Superbe – 2009)

Deux concerts, deux belles soirées, la tête dans les étoiles, les jambes sur coussin d’air, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi léger (lol).
Allez les voir !
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