mardi 19 janvier 2010

Et la Tendresse, Bourdelle !


Vous tous, TGVistes chevronnés ou voyageurs occasionnels ; vous êtes sûrement un jour ou l’autre retrouvés en carafe à Montparnasse, avec une ou deux heures d’attente dans ce grand hall de gare où il est plus facile de trouver le dernier best-seller islandais dans la vitrine du Relay que de poser une demie-fesse sur un banc de salle d’attente. D’abord, il n’y a plus de salle d’attente, toute juste une esplanade encombrée où on risque à tout moment de se faire écraser les pieds par une valise hyperactive qui cherche désespérément à dépasser son propriétaire. Dans ces conditions de désœuvrement, que faire d’autre me direz-vous, que de se payer une bière fort chère (4€ pour la boire + 0,50€ pour la pisser) ?




Et bien figurez vous qu’à quelques 200m de la gare, dans une petite ruelle toute tranquille, se trouve le Musée Bourdelle, du nom de son auguste ancien propriétaire, le sculpteur Antoine Bourdelle, qui y établit son atelier en 1885 et y mourut en 1929. Pendant cette période, Bourdelle y sculpta la majorité de son œuvre qui le rendit mondialement célèbre, dans la vague de Rodin.


Le musée, au fil des donations successives, présente maintenant une collection remarquable des œuvres principales de Bourdelle. Mais c’est surtout « l’ambiance » qui m’a particulièrement impressionné. Une fois passé le guichet d’entrée (8€), on perd l’impression d’être dans un musée. En fait, on vient rendre une visite au sculpteur, dans sa superbe bâtisse en briques rouges. Dans les cours intérieures, sur la galerie et les terrasses sont installées des sculptures, comme par exemple l’extraordinaire « Héraclès archer » qui ornait la couverture de tous mes cahiers d’école (sans doute aussi les vôtres si vous êtes nés dans les fifties) et dont la musculature et la virilité me laissaient (me laisse encore) rêveur.




Vous pénétrez ensuite dans l’atelier, sur la pointe des pieds tellement vous avez peur de déranger l’artiste. Il est absent mais l’impression qu’il peut venir vous surprendre à tout moment est, elle, bien présente. C’est superbe. Je prendrais bien une petite boulette de Play-Doh orange pour modeler sur le champ un clone de Casimir que je placerais subrepticement (j’adore ce mot) sur une étagère à côté de la poitrine ébouriffante de la superbe dame dont malheureusement Bourdelle n’a sculpté « que » le buste.

Il reste alors à visiter le grand hall et ses statues monumentales. Le cheval du Monument au général Alvear est tellement immense que Sarko grimpé sur les épaules de Shaquile O’Neall pourrait passer dessous sans lui toucher les testicules avec le dessus de la tête. C’est dire !

Alors, c’est promis, le prochain coup que vous glandez à la gare Montparnasse, vous choisissez Bourdelle, OK ?


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